mercredi 7 mars 2012

Étude d'impact : L'enseignement

ETUDE D'IMPACT

NIVEAU PEDAGOGIQUE

Pour les parents d'élèves, la classe unique représente une fragilité : pour beaucoup la classe unique n'est pas une classe comme les autres et possède trop de handicaps pour permettre d'apprendre correctement aux enfants.


Pour les enseignants la représentation est également problématique : la classe unique fait peur, elle est un véritable casse-tête demandant beaucoup d'énergie et de temps. Des témoignages d'enseignants nous confortent dans cette idée: selon le contexte, des difficultés (relations aux parents, nombre d'élèves, élèves difficiles, élèves en difficultés ,...) peuvent devenir insurmontables pour un enseignant seul (limites physiques et psychologiques).

Dans une classe unique, on est seul face aux difficultés, l'absence d'équipe pédagogique peut amener à la perte de confiance, aucun échange avec un pair n'étant possible, d'où une forte rotation sur ce type de classe, ce qui fragilise ces écoles. A Sentein entre 2003 et 2007, 4 enseignants ne sont restés qu'une année.

L'ouverture d' une deuxième classe ne se fait que lorsque l'effectif est très important (36 élèves pour l'ouverture de la seconde classe de Sentein en xxxx), ce qui rend le travail très difficile. Gérer 36 élèves sur 6 niveaux de manière efficace est un défi qui pour l'enseignant mène facilement au surmenage tant physique que psychologique.

Pour des matières à enseigner comme l'anglais ou le sport la gestion des apprentissages est compliquée, sans parler de la lecture et des mathématiques.

L'ATSEM n'étant présente qu'à mi-temps, les Grandes Sections doivent être autonomes dès le début de l'année. Notons que les CP doivent l'être également ce qui pose problème en cas d'élèves en difficulté face à l'entrée dans la lecture. Les RASED étant amenés à disparaître, l'enseignant se retrouve là aussi seul dans la gestion des difficultés scolaires.

Les enfants sont d'âges très différents, leurs rythmes sont différents et la gestion des temps de récréation devient un casse tête pour respecter ces rythmes.

L'école de Sentein a toujours eu une grosse part d'élèves demandant une attention particulière (cette année sur 25 élèves 4 devraient être pris en charge par un maître G (non respecté), 5 sont pris en charge par un maître E, 8 ont un suivi particulier (PPS, RASED, assistante sociale). Ces particularités sont d'autant plus difficiles à gérer dans une classe à 6 niveaux. Pour permettre à chacun de bénéficier de la présence de l'enseignant la gestion des différenciations devient très complexe. Il en va de même de l'organisation de l'aide personnalisée. Les PPS, équipes éducatives, suivis personnalisés sont des investissements supplémentaires pour l'enseignant.

Des projets d'intégration en famille d'accueil demandent de petits effectifs (une famille d'accueil à Sentein).
D'autre part, à Sentein, il y a une variation importante des effectifs au cours de l'année qui est imprévisible. Cette année (nous sommes début mars), il y a eu 4 radiations et 4 inscriptions.

Sur un autre niveau nous pouvons également nous questionner sur la sécurité à l'école avec un seul adulte présent. En cas de problème l'enseignant peut se retrouver dans une situation de crise.
Dans le contexte actuel de recours fréquent à la justice, si un enfant témoigne d'un comportement déviant de l'enseignant, qui sera là pour témoigner de son innocence ?
Dans ces conditions de diversité sociale et dans cet isolement de fond de vallée, la gestion pédagogique est à pérenniser puisque nous avons un équilibre très satisfaisant qu'il serait dommage de fragiliser.
Nos 2 classes permettent :
- un projet d'école cohérent adapté aux besoins de l'école et des élèves,
- un véritable travail d'équipe (entre enseignants et en lien avec l'ALAE),
- la réalisation de projets adaptés à chaque cycle,
- des échanges (avec le Centre Educatif Local, d'autres écoles),
- des complémentarités de services et de compétences particulières (musique, anglais,...)
- une disponibilté de l'enseignant pour chaque élève dans ses besoins propres
- des apprentissages réussis, les évaluations nationales de CM2 le prouvent, les scores étant au dessus de la moyenne départementale.

Cette école fonctionne ainsi depuis 6 ans, une relation de confiance s'est nouée avec les parents, l'équipe est solide et est disposée à continuer ce travail de qualité.
Nous sommes dans l'attente du rapport de l'inspection d'école qui confirmera sans doute un bilan oral très positif.


1 commentaire:

  1. 2ème classe ouverte en septembre 2006.
    précisions concernant l'ATSEM : avant sept 2006, l'ATSEM était présent à temps plein. la seule différence, et de taille, c'est le SIVE à la moitié de son salaire pris en charge par la communauté des Communes de castillon alors qu'avec 2 classes son salaire + charges sociales remboursé par la CCC. dans ce cas, le budget du sive est revu ... je crains donc des répercussions sur le budget de l'ALAE.

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