Présentation
du contexte
Situations
géographique et démographique du Biros :
La
vallée du Biros est une vallée de montagne située au sud du chef
lieu de canton, Castillon en Couserans. La vallée, encaissée entre
des versants raides, serpente à 600-750 m d'altitude jusqu'à la
chaîne axiale où culminent les hauts sommets du Mont-Valier et du
Maubermé.
La
vallée a aussi la particularité d'être
enclavée (pas de desserte routière avec les vallées avoisinantes).
La
liaison Sentein – Castillon se fait par la départementale 4 pour
une distance de 12 kilomètres, soit 15 minutes de trajet en temps
normal.
La
vallée est composée de 5 communes (Antras ; Balacet ;
Bonac-Irazein ; Uchentein ; Sentein) et compte 400
habitants permanents.
Les
enfants scolarisés à l'école de Sentein sont répartis dans ces
différentes communes de la manière suivante ( référence décembre
2011):
Commune
|
Antras
|
Balacet
|
Bonac
|
Sentein
|
Uchentein
|
Bethmale
|
Castillon
|
Effectifs
|
2
|
1
|
11+1/2
|
8
|
2
|
1
|
1+1/2
|
L'habitat
est regroupé en village ou en hameaux s'étageant de 600 à 1100
mètres pour les sites les plus hauts. Cependant certaines familles
habitent dans des anciennes granges restaurées dites « bourdaous »
, accessibles à pied et distantes de 15 à 30 minutes du premier
village.
Le
temps de trajet journalier s'allonge d'autant, la fatigue aussi, car
avant l'école, il faut marcher. Le matin, la descente est rapide,
mais le soir, la montée est rude...
Il
n'existe pas de transport collectif (il serait d'ailleurs
difficilement réalisable). La seule façon de limiter les
contraintes de transport relève de l'initiative privée
(co-voiturage).
Les
distances entre les villages et Sentein s'échelonnent de 2 à 8
kilomètres. Ainsi le temps de trajet domicile/école varie de 10 à
20 minutes sur des routes étroites et souvent difficiles avec une
déclivité conséquente.
La
vie dans la vallée n'est pas plus dure qu'ailleurs, mais
l'environnement montagnard est à prendre en considération.
La vallée du
Biros comme beaucoup d'autres hautes vallées d'Ariège, a connu
pendant la deuxième moitié du XXème siècle un fort
exode rural.
Cependant les
courbes démographiques remontent depuis la fin des années 1990, et
la tendance se confirme avec les chiffres des derniers recensements
Synthèse
des données INSEE au 1er
janvier 2008
Sentein
|
Bonac-Irazein
|
Antras
|
Uchentein
|
Balacet
|
Total sur le Biros
|
|
Nombre
d’habitants
|
148
|
138
|
71
|
35
|
19
|
411
|
Nombre d’enfants de 0 à 14 ans
|
26
|
26
|
5
|
4
|
3
|
64
|
Variation de la population ces 10
dernières années
|
-0.2%
|
+3.9%
|
+2.3%
|
+3.4%
|
-2.6%
|
1,36%
|
Nombre
de logements
|
365
|
251
|
96
|
82
|
43
|
837
|
Part des résidences principales
|
21%
|
30%
|
48%
|
25%
|
31%
|
31%
|
Part des résidences secondaires
|
70%
|
66%
|
44%
|
64%
|
57%
|
60%
|
Nombre de logements vacants
|
30
|
10
|
8
|
10
|
5
|
63
|
Sources :
INSEE, RP2008 et RP1999
Depuis quelques
années le dépeuplement n'est plus une fatalité. Le mouvement
ascendant témoigne que des familles s'installent ou veulent
s'installer sur le territoire.
Des
dynamiques locales porteuses de projets, soutenues par une politique
nationale affirmant sa volonté de maintenir une vie rurale,
pourraient s'avérer efficaces à reconstituer une occupation humaine
viable de cette vallée.
Une
école pour la vallée du Biros :
L'école
de la République, pilier de notre démocratie, est un des services
publics essentiel de notre pays.
À
ce jour, le maintien de cette institution est menacée dans la vallée
du Biros pour des raisons économiques et soit disant démographiques.
Si
on en restait sur les critères de comptage d'avant 2010, notre
effectif serait suffisant pour garder les deux classes, et le blocage
n'aurait pas lieu d'être.
Insertion
seuils
Or
l'installation de jeunes couples et de familles est synonyme de
revitalisation de notre territoire.
La
possibilité pour ces familles de scolariser leurs enfants dès
l'âge de 2 ans est un critère déterminant pour faire le choix
d'une installation durable.
Dans
le cas de la fermeture de la classe maternelle de Sentein, la
possibilité d'accueil des plus petits est fortement compromise. A ce
moment là, le choix de certains parents pourrait s'orienter vers une
déscolarisation.
L'école
est l'unique structure publique d'accueil éducatif et de
socialisation de la vallée. Elle est une des rares manifestations de
la vie au village et rythme son quotidien.
Cette
présence participe à l'espoir du renouveau et tisse le lien social
entre les personnes impliquées dans les différents lieux de vie de
la vallée (rencontres
inter-générationnelles).
Chaque
journée d'école est synonyme de mouvement, d'aller et venues sous
les fenêtres des aînés : déplacement école /cantine /parc
/camping /aire de jeux / accueil de loisirs. Autant d'occasions
d'échanges et de rencontres fructueux.
Citons
pour exemples :
-
les marchés aux fleurs réalisés chaque printemps,
-
les marchés et spectacles de Noël organisés chaque fin d'année,
-
les expositions et vernissages de nos œuvres en automne et au
printemps,
-
les fêtes cantonales annuelles,
-
les rencontres autour d'un goûter, d'un repas à chaque période,
-
les spectacles qui ponctuent les départs en vacances,
-
le loto de l'école en hiver.
École
et économie locale :
Aujourd'hui,
l'école de Sentein génère deux postes de professeurs des écoles,
un poste d'ATSEM1,
un poste d'éducateur sportif et un poste d'agent d'entretien.
La
perte d'une classe entraîne obligatoirement une diminution des
enseignants mais aussi des agents péri-scolaire et fragilise
l'économie locale.
Un
poste supprimé représente le départ d'une famille, laissant une
maison vide.
D'une
façon générale, des élèves en moins incitent le départ de
plusieurs familles hors de la vallée, provoquant un nouvel exode
rural.
De
même, pour l'Accueil de Loisirs Associés à l'Ecole ou ALAÉ, les
deux emplois ne seront pas maintenus, par manque d'enfants, alors que
cet accueil est un critère essentiel, pour les familles qui partent
travailler en dehors du canton.
Depuis
la création de l'ALAE en 2003, son rôle n'est plus à remettre en
cause. Aujourd'hui, il est menacé, avec pour conséquence des pertes
d'emplois, réduction des prestations péri-scolaires.
N'oublions
pas le nombre important d'intervenants, d'une grande diversité qui
participent à l'éducation des enfants à travers la réalisation
des projets communs à l'école et à l'ALAE :
- Artiste peintre : Catherine Tourde,
- Éleveurs : Véronique Maurin et Gilbert Guichard,
- Accompagnateurs montagne : Jean-Michel Baverel, Christophe Popelin
- Ingénieur retraité, élu à Uchentein : Gilbert Couvreux,
- Apiculteur : Jorn Kling,
- Historien local : Claude Taranne,
- Artisan : Emilien Brochet,
- Pâtissière : Fatima Belkheir,
- le club des aînés : « Iths Ivagadis »...
L'école
et l'ALAE participent à l'économie de proximité en étant clients
réguliers des commerces et producteurs locaux (épicerie,
boulangerie...).
L'enseignement :
Pour
les parents d'élèves, la classe unique représente une fragilité :
pour eux, ce n'est pas une classe comme les autres et elle possède
trop de handicaps pour permettre aux enfants d'apprendre
correctement.
Pour
les enseignants la représentation est également problématique. La
classe unique fait peur, elle est un véritable casse-tête demandant
beaucoup d'énergie et de temps.
Des
témoignages d'enseignants nous confortent dans cette idée : selon
le contexte, des difficultés (relations aux parents, nombre
d'élèves, élèves difficiles, élèves en difficultés...) peuvent
devenir insurmontables pour un enseignant seul, qui atteint
rapidement ses limites physiques et psychologiques.
Dans
une classe unique, on est seul face aux problèmes et
dysfonctionnements. L'absence d'équipe pédagogique peut amener à
la perte de confiance car aucun échange avec un pair n'est possible.
On
constate donc une forte rotation sur ce type de classe, ce qui
fragilise ces écoles. A Sentein entre 2003 et 2007, 4 enseignants ne
sont restés qu'une seule année.
Les caprices de la météorologie hivernale isole périodiquement la vallée sur des durées variant de quelques heures à plusieurs jours. L'accès à l'école, si il est possible, nécessite une prise de risque et une véritable organisation (départ en fonction du passage du chasse-neige et du degré de précipitations). L'accueil des élèves ne peut être que partiellement assuré, le travail de l'instituteur aussi.
L'épreuve de l'hiver a contribué notamment au découragement des enseignants qui se sont succédés avant l'ouverture de la seconde classe.
L'ouverture
d'une deuxième classe ne se fait que lorsque l'effectif est très
important (36 élèves pour l'ouverture de la seconde classe de
Sentein en 2006). En attendant l'ouverture, gérer plus de 30 élèves
sur 6 niveaux de manière efficace est un défi quotidien pour
l'enseignant.
En
théorie, l'ATSEM n'est présente qu'à mi-temps en classe unique.
Les grandes sections doivent être autonomes dès le début de
l'année. Notons que les CP doivent l'être également, ce qui pose
problème en cas d'élèves en difficulté face à l'entrée dans la
lecture.
Cependant,
il est vrai qu'à Sentein, la collectivité a pris sur ses fonds
propres pour assurer un poste à temps plein à l'ATSEM jusqu'à la
création de la deuxième classe. Dans la mesure d'une classe unique
à la rentrée 2012, ce financement sera retiré de la subvention
allouée jusqu'alors à l'ALAE.
Les
enfants sont d'âges très différents, leurs rythmes sont différents
et la gestion des temps devient un casse-tête.
Pour
des matières particulières, comme l'anglais ou le sport, la gestion
des apprentissages est compliquée, sans parler de la lecture et des
mathématiques ni des horaires de récréation.
L'école
de Sentein a toujours eu une grosse part d'élèves demandant une
attention particulière comme beaucoup d'écoles de fond de vallée.
Cette
année sur 25 élèves :
- 4 devraient être pris en charge par un maître spécialisé dans les difficultés de comportement (non présent dans la zone),
- 5 sont pris en charge par un maître spécialisé dans les difficultés d'apprentissage,
-
Ces particularités sont d'autant plus difficiles à gérer dans une classe à 6 niveaux. La gestion des différenciations devient très complexe pour permettre à chacun de bénéficier de la présence de l'enseignant.L'organisation de l'aide personnalisée est également compliquée. Les PPS, équipes éducatives, et suivis personnalisés sont des investissements supplémentaires pour l'enseignant seul.
Les
RASED étant amenés à disparaître, l'enseignant se retrouve encore
plus seul dans la gestion des difficultés scolaires.
Des
projets d'intégration en famille d'accueil demandent de petits
effectifs : une famille d'accueil exerce à Sentein et est
susceptible de recevoir des enfants à scolariser.
D'autre
part, à Sentein, il y a une variation importante des effectifs au
cours de l'année qui est imprévisible. Cette année (nous sommes
début mars), il y a eu 4 radiations et 4 inscriptions.
Sur
un autre niveau, nous pouvons également nous questionner sur la
sécurité à l'école avec un seul adulte présent. En cas de
problème, l'enseignant peut se retrouver dans une situation de
crise. Rappelons que les règles d'évacuation en cas d'incendie ou
d'accident nécessitent la présence de deux adultes.
Nous
sommes actuellement dans un climat social où les familles deviennent
facilement procédurières, où la parole de leur enfant n'est pas
remise en cause. Ce qu'il peut raconter le soir à la maison est
forcément la vérité pour certains. L'enseignant peut se trouver en
port-à-faux, et devoir se justifier face à la parole de l'enfant.
En l'absence d'équipe enseignante, qui sera là pour confirmer ses
dires ?
Dans
ces conditions de diversité sociale et dans cet isolement de fond de
vallée, la gestion pédagogique est à pérenniser puisque nous
avons actuellement un équilibre très satisfaisant qu'il serait
dommage de fragiliser.
Nos
2 classes permettent :
-
un projet d'école cohérent adapté aux besoins de l'école et des
élèves,
-
un véritable travail d'équipe (entre enseignants et en lien avec
l'ALAE),
-
la réalisation de projets adaptés à chaque cycle,
-
des échanges (avec le Centre Educatif Local, d'autres écoles),
-
des complémentarités de services et de compétences particulières
(musique, anglais,...)
-
une disponibilité de l'enseignant pour chaque élève dans ses
besoins propres
-
des apprentissages réussis, les évaluations nationales de CM2 le
prouvent, les scores étant en progression et dans la moyenne
départementale.
Cette
école fonctionne ainsi depuis 6 ans, une relation de confiance s'est
nouée avec les parents, l'équipe est solide et est disposée à
continuer ce travail de qualité.
Le
rapport de l'inspection d'école qui a eu lieu en octobre 2011,
co-signé par madame l'Inspectrice d'Académie (voir Annexe) démontre
la qualité d'enseignement dispensé grâce à ses deux classes et
l'ALAE.
Les
usagers de l'école :
Insertion
témoignages des familles
Le
service public :
L'argumentaire
de ce chapitre s'appuie sur la circulaire n°2011-237 datée du
30-12-2011 du code de l'éducation, articles L113-1 et L212-2.
Ce
texte définit les politiques éducatives locales, et notamment
celles qui intéressent les écoles situées en zone de montagne.
En
faisant référence à ces textes, nous souhaitons simplement le
respect de ces directives officielles et leurs réalisations
effectives sur le terrain...
1/
'' La nécessité de promouvoir une politique de maintien,
d'amélioration et de développement de l'accessibilité et de la
qualité des services publics dans les zones rurales''
L'école laïque
républicaine est l'une des dernières structures publiques du Biros
encore présente.
La
possibilité de scolariser nos enfants, et ce dès la maternelle, est
un impératif vital pour notre vallée isolée : c'est la
seule école possible.
Sans
ce service public de proximité, le quotidien des familles, rendu
déjà difficile par l'isolement géographique et une activité
économique précaire, peut devenir rapidement '' invivable ''.
Nous
insistons donc sur la nécessité de prendre en compte que '' la
montagne constitue une entité géographique, économique et sociale
qui nécessite une politique spécifique de développement,
d'aménagement et de protection ''
La décision de
fermeture d'une classe est en totale contradiction avec la définition
des particularités de notre territoire de montagne stipulée dans la
loi n° 85-30 du 9 janvier 1985.
2/
'' Il convient de garantir l'égalité des chances aux enfants dans
les écoles et réseaux de montagne''
La
configuration géographique du Biros justifie parfaitement la
politique appliquée aux écoles situées dans les communes classées
en zone de montagne.
La
suppression d'une classe dans l'école de Sentein équivaut
concrètement à ne plus permettre la scolarisation des enfants âgés
de 2 à 5 ans dans le Biros.
Les
familles devront alors se résigner à :
- soit ne plus scolariser leurs enfants à l'Éducation Nationale (école à la maison...) mais cela implique non seulement qu'au moins un des parents reste à la maison (avec la perte d'un salaire pour le foyer) mais aussi qu'ils soient en mesure de dispenser un enseignement.
- soit essayer de scolariser leurs enfants à la maternelle de Castillon en Couserans si l'inscription est possible car la classe est déjà surchargée. Il peuvent alors les scolariser encore plus loin (avec tous les problèmes de logistique, de coût et de faisabilité que cela entraîne...)
Les
familles amenées à scolariser leurs enfants en maternelle dans
d'autres écoles feront sans doute le choix, pour des raisons
pratiques, d'inscrire également toute la fratrie dans le même
établissement.
Ce
choix entraînerait de nouvelles pertes d'effectifs pour l'école de
Sentein.
Ces
familles pourraient aussi choisir de quitter la vallée, comme elles
le disent dans leurs témoignages...
3/
'' Dans l'hypothèse où des seuils d'ouverture et de fermeture de
classes sont utilisés, ils doivent être envisagés avec souplesse
et de manière indicative''
Dans le Biros,
les effectifs d'enfants scolarisés sont très aléatoires.
Ces
incertitudes sont liées aux fluctuations démographiques des
familles résidentes.
Les familles
souhaitent s'installer ici, mais les difficultés qu'elles
rencontrent notamment au niveau du logement (pas de location, très
peu de vente, prix prohibitifs...) les empêchent de s'y stabiliser
durablement.
Une politique
d'accueil et de développement local dans le castillonnais serait à
développer pour aider à l'installation de nouveaux arrivants.
4/
'' L'étude des mesures de carte scolaire doit aussi considérer la
situation d'isolement des équipements scolaires considérés, en
particulier au regard de leur desserte routière, de la durée et des
conditions de transport (aléas climatiques, déclivité)''
- Problèmes liés à l'éloignement géographique :
L'école de
Sentein est la dernière et unique école de la vallée du Biros.
Il n'y a pas de
transport collectif assuré pour les enfants scolarisés en primaire
(il serait d'ailleurs difficile à réaliser, vue la configuration de
la vallée).
Les familles ''
descendent '' déjà des villages/hameaux, souvent perchés encore
plus haut dans la montagne.
Dans le cas de
la suppression d'une classe et du non accueil des maternelles, les
familles devront rejoindre au plus près Castillon (village situé à
12 kilomètres et à 15 minutes de Sentein), voire plus loin encore.
L'hiver, les précipitations peuvent bloquer la vallée du jour au lendemain. La neige ralentit la vie du Biros. Les trajets, si il sont envisageables, demandent deux à trois fois plus de temps. Entre novembre et mars, les périodes de grands froids et de précipitations neigeuses sont fréquentes. Si la classe était supprimée, certains enfants devant se rendre "plus bas" seraient déscolarisés de fait les jours de neige. Les parents concernés n'ont pas forcément les moyens ni le courage de consacrer entre 2 et 4 heures par jour pour assurer le transport aller/retour jusqu'aux écoles de Castillon ou de Saint-Girons.
Par arrêté préfectoral du // au // les transports scolaires fûrent interdits en Ariège en raison des conditions climatiques. A Sentein, la plupart des élèves étaient présents, ces conditions climatiques exceptionnelles en plaine étant coutumières en zone de montagne, et la proximité entre l'école et les enfants a joué son rôle.
L'hiver, les précipitations peuvent bloquer la vallée du jour au lendemain. La neige ralentit la vie du Biros. Les trajets, si il sont envisageables, demandent deux à trois fois plus de temps. Entre novembre et mars, les périodes de grands froids et de précipitations neigeuses sont fréquentes. Si la classe était supprimée, certains enfants devant se rendre "plus bas" seraient déscolarisés de fait les jours de neige. Les parents concernés n'ont pas forcément les moyens ni le courage de consacrer entre 2 et 4 heures par jour pour assurer le transport aller/retour jusqu'aux écoles de Castillon ou de Saint-Girons.
Par arrêté préfectoral du // au // les transports scolaires fûrent interdits en Ariège en raison des conditions climatiques. A Sentein, la plupart des élèves étaient présents, ces conditions climatiques exceptionnelles en plaine étant coutumières en zone de montagne, et la proximité entre l'école et les enfants a joué son rôle.
- Problèmes de sécurité et de coût des transports :
Jusqu'à
présent, aller à l'école à Sentein pouvait se faire à pied même
lors de conditions météorologiques difficiles (neige, verglas).
Les trajets
pour d'autres écoles maternelles devront se faire obligatoirement en
voiture sur des routes de montagne dangereuses (hiver notamment). Et
le rythme des enfants de maternelle pour de telles journées à
rallonge ?
Citons un
extrait éloquent de l'Association Nationale pour la Promotion de
l'École Rurale : ''Accidents récents de car scolaire''
''Chaque
jour d’école, le car scolaire est utilisé par plus de 2 millions
d’enfants. Chaque année, 250 enfants en moyenne sont victimes d’un
accident durant ce type de trajet.
Selon
le Bureau d'Enquête Accident : Du premier septembre 06 au 15 février
07 : 41 accidents de transport scolaire, soit près de 8 accidents
par mois, 26 blessés graves, 10 tués.
En
un mois deux accidents graves de transport scolaire, un mort et
plusieurs dizaines de blessés. Fermer les écoles, générer des
transports ne feront qu’accroître ces dangers. Il faut encore
rajouter l'effet de plus en plus reconnu, mais pas encore pris en
compte sur le réchauffement planétaire. Les transports représentent
à eux seuls plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre.''
5/
'' Offrir aux élèves scolarisés dans ces écoles de montagne un
enseignement de qualité''
- Stabilisation de l'équipe enseignante.
Avant 2006, les
enseignants se succédaient suite aux conditions difficiles de la
classe unique et de la difficulté de gérer leur projet de vie.
Depuis
l'ouverture de la seconde classe en 2006, nous assistons à la
pérennisation des Professeurs des Écoles, de l'ATSEM, de l'AVS4,
de l'Éducateur Sportif.
Aujourd'hui,
les enseignantes ont choisi de travailler à Sentein et ont lié leur
projet de vie privée avec leur vie professionnelle.
Elles sont devenues habitantes de la vallée et s'y sont installées avec leur famille.
Cela contribue
à la stabilité de l'équipe pédagogique et éducative.
Bénéfices
d'une équipe pédagogique stable :
- Deux classes c'est :- un travail d'équipe ;- assurer une disponibilité optimale de l'équipe enseignante, de la maternelle au cycle 3 ;- respecter le rythme de chaque tranche d'âge...
- les
enseignants deviennent des habitants à plein temps de la vallée
(développement démographique) ;
- les projets
d'école sont conçus et réalisés sur du long terme ;
- le travail
d'équipe de l'ALAÉ en partenariat avec l'équipe enseignante est
optimisé ;
- une
meilleure connaissance mutuelle génère des relations plus durables
et plus approfondies entre l'équipe enseignante, les parents et les
élèves (confiance, sécurité, écoute, adaptation...).
Une
classe supprimée ... un réseau scolaire fragilisé
La fermeture
d'une classe pour l'école de Sentein équivaut à ne plus accueillir
les enfants entre 2 et 5 ans : la mission du Service Public
n'est plus assurée, l'accès à la scolarisation n'est pas respecté
pour la petite enfance.
Le poste
d'ATSEM ainsi que le second poste d'animation de l'ALAÉ sont menacés
par ce désengagement de l'État . Les collectivités
territoriales (la Communauté des Communes du Castillonnais, le SIVE5
du Biros) ont laissé présager que, dans cette perspective, une
restriction budgétaire pourrait compromettre le maintien des deux
postes.
C'est l'avenir
de l'école et de la structure périscolaire qui est menacé...
1Agent
Territorial Spécialisé en Ecole Maternelle
2Projet
Personnalisé de Scolarité : accueil d'enfants à handicaps
3Réseau
d'Aide Spécialisée aux Élèves en Difficultés
4Auxiliaire
de Vie Scolaire
5Syndicat
Intercommunal à Vocation Educative
Ce texte est l'assemblage réalisé avec Laure et François...
RépondreSupprimerJérome est en train de rédiger un paragraphe sur le climat,
reste :
l'intégration des témoignages des familles,
peut-être étoffer la conclusion
à vos commentaires
;;;;et même le Vallier est sur le Biros .....
RépondreSupprimer